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19/09/2008

La crise économique ou le paradoxe des deux antiquaires

La crise économique ou le paradoxe des deux antiquaires



Sur une route nationale, à la sortie d'un village à 50 km de Paris, il y a deux antiquaires. Leurs boutiques se trouvent l'une en face de l'autre, de part et d'autre de la route. Pierre et Paul sont les noms de nos deux antiquaires. Leur clientèle est essentiellement constituée de parisiens qui passent le week-end et visitent l'une et l'autre des deux boutiques.
Un lundi Paul qui regarde distraitement les voitures passer sur la route nationale en attendant le client voit Pierre qui accroche un tableau dans sa vitrine. Curieux, Paul traverse la route pour examiner le tableau que Pierre vient de mettre en vente. C'est un joli tableau : il représente un paysage avec une rivière et une femme nue couchée dans l'herbe en train de manger une banane. Extraordinairement, Paul trouve que le prix affiché que l'on peut voir sur l'étiquette est très peu cher : 100 euros, ce n'est rien ! Il se dit que Pierre n'a pas eu les yeux en face des trous ce jour-là et entre dans la boutique pour acheter le tableau.
De retour chez lui Paul installe le tableau dans sa vitrine et y marque le prix de 200 euros. Il est heureux d'avoir fait une bonne affaire aussi facilement et pense que Pierre, finalement, n'est pas très malin.
Pierre, pendant ce temps là, se dit qu'il a été stupide et que bien sûr, ce tableau valait beaucoup plus que cent euros. Il y pense toute la nuit et dès le lendemain matin retraverse la rue pour racheter le tableau à Paul. Il le ramène chez lui et le remêt en vente dans sa vitrine au prix de 300 euros. Bien sûr, dès l'après midi, Paul le rachète et le remêt en vente au prix de 400 euros. Ainsi de suite jusqu'au vendredi soir où le tableau se trouve dans la boutique de Paul et finit par valoir 1000 euros. Mais dès le samedi matin, alors que Pierre, toujours en proie au doute se prépare à traverser la route nationale pour racheter le tableau et réparer son erreur, il voit un parisien qui arrête sa voiture devant la boutique de Paul et repart au bout de deux minutes avec le tableau sous le bras. Sidéré, il regarde la voiture s'éloigner et le tableau disparaître, puis il traverse la route en courant et crie à Paul :
- " Mais tu es fou de l'avoir vendu, un tableau qui nous rapportait 100 euros chacun par jour ."
C'est une histoire connue, on se la raconte de temps en temps dans le milieu de la brocante.
Supposons maintenant que ce samedi matin là le parisien ne soit pas passé parceque le prix de l'essence avait beaucoup augmenté et qu'il ait préféré rester chez lui pour le week-end.
Nos deux antiquaires auraient continué à jouer leur petit jeu déconnecté de toute réalité et le prix du tableau aurait augmenté de manière irréaliste.
Et puis un jour, devant l'énormité du chèque et tenant compte du resserrement du crédit, le banquier de Paul aurait décidé de rejeter le chèque de Paul et de ne pas honorer sa signature. Bien sûr, pour tous les deux, la situation aurait été absolument catastrophique : l'un n'aurait plus le tableau et l'autre n'aurait plus le moyen de le payer et tous les deux attendraient l'hypothétique passage d'un parisien qui peut-être, finalement, trouverait que ce tableau, fort joli, certes, est beaucoup trop cher !
En attendant le parisien, que pourrait-il se passer entre les deux et combien au bout du compte chacun aurait-il perdu ?

10/12/2007

Fable : Le lapin et la mouche

Le lapin et la mouche


Un lapin qui courrait s'enfuyait dans la lande,
Une mouche qui volait lui fit cette demande :
Hé monsieur du Lapin, où cours tu donc si vite ?
Vois, là, dit le lapin, un aigle me regarde,
S'il vient à m'attrapper j'en serai welsh-rabbit
J'aime autant m'échapper et qu'enfin Dieu me garde !

Eh, comment, dit la mouche, tu as donc peur d'un aigle ?
Chaque jour insouciante je fais voler mes ailes
Et je me fiche bien des rapaces qui regardent
Ils doivent bien voir de loin que je suis sur mes gardes
Et que j'ai dans mon sac des tours et des ficelles
Qui comme des talismans me protègent des aigles.

Vraiment dit le lapin, un être aussi petit
Peut être par les dieux bien armé de magie ?
Mouche ma soeur donne moi quelques tours
Qu'aussi je puisse défier les faucons et autours
Grace à la science qu'en toi tu certifies,
Et regagner ce soir le lieux de mes orgies.

La mouche qui plastronnait se gonfla les poumons
Et finit illico dans le bec d'un pinson.
Comme quoi, dit le poète, il ne suffit donc pas
D'être trop méprisé des princes de la Terre
Pour se croire à l'abri de la faim ordinaire,
Et ne jamais courrir le risque d'un trépas.

Encore des plus petits et des moins redoutables
Il faut se protéger quand on se met à table
si l'on veut éviter pour se voir admirer,
D'être comme l'invité qui paye le repas.