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14/09/2006

Il aimait les inondations...

     Il aimait voir les paysages inondés, les rivières qui débordent, les grandes marées qui sortent de leur réserve.

     Régulièrement, au printemps et à l'automne, il guettait sur les journaux télévisés les images de catastrophes aquatiques, les toits qui dépassent à peine des flots, les voitures emportées par le courant. Il sentait bien que sa fascination était morbide, mais il n'y pouvait rien : il était irrésistiblement attiré par l'eau, il en avait besoin en permanence et n'aurait jamais imaginé vivre ailleurs que près d'un lac ou d'une rivière. Dailleurs la noyade était la seule mort qui ne l'effrayait pas : étant bon nageur il savait qu'il pourrait continuer à se battre jusqu'à la dernière minute, jusqu'à son dernier souffle, et que jusqu'au bout l'espoir et la vie seraient là.

     Quand il pensait à son plaisir il se comparait parfois à un incendiaire tant il sentait que sa fascination pour l'eau était proche de celle qu'on peut ressentir pour le feu. Mais il avait le sentiment sécurisant qu'il ne serait jamais à l'origine d'une de ces catastrophes tant elle dépassaient en force et en volume ce qu'un homme seul peut causer. Alors il se contentait d'attendre l'hiver pour admirer en secret ces endroits que l'eau envahissait régulièrement.

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