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26/05/2005

Une heure à la plage

Une heure à la plage




Premier jour à la plage ; un jour de mai, un des premier jours de chaleur en Normandie. Vous volez une heure à votre emploi du temps, un peu au repas, un peu au travail, pour avoir le temps d'aller une heure à la plage ; la première de l'année, la première qui vous montre que vous êtes vraiment sorti de l'hiver.
Vous prenez votre couffin : il attend sagement depuis l'année dernière le retour du soleil. Il est prêt, il contient tout ce dont vous avez besoin. Peu de choses d'ailleurs : un grand couvre-lit blanc de cotonnade que vous ouvrez sur le sable, et un second, plus petit, que vous conservez plié et qui, posé sur vos vêtements, vous sert d'oreiller.
Quand vous arrivez le soleil est toujours là, il ne vous a pas fait le mauvais tour d'aller à un autre rendez-vous, et la place à laquelle vous vous êtes habitué, année après année, bien à l'abri du vent,est libre et n'a pas encore été convoitée ni occupée par un autre.
Vous ouvrez le grand dessus de lit blanc et vous y allongez. Vous mettez votre téléphone pas trop loin - on ne sait jamais -, et vous vous apprêtez à vous laisser aller au délice de votre première sieste au soleil.
C'est à ce moment qu'elle arrive. Il y en a peut-être d'autres, ailleurs, mais elle, elle vous a repéré dès le début et a jeté son dévolu sur vous.
Elle, c'est La mouche. Dès que vous êtes arrivé et que vous avez retiré vos vêtements elle a senti votre odeur légèrement sucrée. Et immédiatement vous lui avez plu. Immédiatement elle est tombée amoureuse de vous, folle du parfum léger de transpiration qui vient de vos aisselles, admirative devant la douceur de votre peau, se régalant de tous les sels minéraux que vous exudez. Elle vient se promener sur votre front, sur vos lèvres, boire la sueur qui coule le long de votre nez, et ne vous lâchera pas. De toute son expérience de mouche elle sait que vous allez repartir, que vous ne resterez pas. Alors elle en profite. Elle ne vous fait pas mal d'ailleurs, elle vous fait si peu de choses : elle se contente de vous lêcher, d'aller et venir sur vous et de se gaver de tous les délices que vous lui offrez gratuitement. Et ce minuscule insecte, à la présence insoupçonnable sur une balance, devient vite l'instrument de votre torture. Plusieurs fois vous essayez de la chasser. Mais en vain : elle est souple, elle est rapide et elle a des yeux partout pour voir venir les mauvais coups. Vous essayez de faire alterner le sommeil à l'énervement, vous affectez de croire que vous allez pouvoir l'oublier. Mais elle, elle ne vous oublie pas ! Elle est toujours là ! Quand elle s'éloigne un instant, ce n'est pas qu'elle s'en va, c'est juste qu'elle prend du recul pour mieux vous admirer ! Elle survole - et surveille - son territoire ; car vous n'êtes rien d'autre que son territoire. Elle ne sait rien de vous, ne sait pas d'où vous venez, la seule chose qu'elle sait c'est que vous êtes là et que vous lui ammenez quelques odeurs sucrées
Mais tout a une fin ! La sieste est finie, au revoir la mouche ! A demain !

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