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03/12/2004

Roman d'amour

Roman d'amour




Dans le roman d'amour classique, tout commence par la rencontre et se termine par la réunion. Dans une histoire d'amour de la vie, la réunion n'est que le début de l'histoire. Les moments entre la rencontre et la réunion ne sont que les préliminaires et l'histoire se termine par la désunion. Celle-ci peut être causée de la manière la plus absurde par la mort de l'un des membres, mais le plus souvent elle est causée par le non-amour.
De la rencontre à la réunion, ayant affaire à quelqu'un que l'on ne connaît pas, on peut difficilement parler d'amour. On aime les gens qu'on connaît, que l'on aime tels qu'ils sont, avec leurs qualités mais aussi avec leurs défauts sur lesquels on est sans illusions. Mais pour les gens que l'on ne connaît pas encore on ne peut parler que de désir d'amour. Quoi de plus naturel que d'avoir envie d'aimer? Je ne parle pas de l'envie d'être aimé, qui est le besoin des enfants qui aiment aveuglément sans poser de questions, je parle du désir qui fait que l'on est attiré comme par un aimant par une personne dont on ignore tout mais à qui l'on prête toutes les qualités. Ce désir, fortement sexuel, ne suffit pas à faire durer une relation si l'on découvre au fil du temps que l'être que l'on a tant désiré possède un certain nombre de défauts que l'on juge incompatibles avec le sentiment que l'on a de son intégrité, de son intelligence, de son honnêteté. Si malgré tout, bien que n'aimant pas les traits de caractère principaux de l'être avec qui l'on partage une histoire d'amour on reste dépendant du désir physique que l'on a pour elle ou simplement de son besoin de stabilité, on risque fort de s'enfoncer dans une histoire douloureuse dont on a envie de sortir mais dont on ne connaît pas l'issue. Et, partant, tout concours à mener ce genre d'histoire vers sa fin.
Dans le roman d'amour classique on suppose que l'histoire d'amour, une fois commencée, n'aura jamais de fin. C'est ce qui en fait la beauté illusoire si éloignée de la vie, mais aussi ce qui fait que - les gens heureux n'ayant pas d'histoire -, les auteurs de ce genre de romans s'arrêtent là où les choses commencent vraiment.

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